Cover di L'Ecole Du Micro D'Argent

L'Ecole Du Micro D'Argent
Album - 12 dicembre 2006 - Debaser id 822552

di IAM

Je pose du verbe sur un papier,
Compose des textes et les scande, oui ma langue est déliée.
Mon délit est de parler haut,
Relater ce que mes consorts, n'exprimeront jamais dans un micro.

Les camps sont marqués, nous sommes simples électeurs,
Mais rien n'empêche d'apporter plus de terreur dans leurs erreurs.
Je pensais ne même pas les affleurer, mais j'ai dû
Déjanter, quand le juge a voulu me convoquer.

Ce n'était pas la première fois pour un groupe de rap
Que la censure frappe et les citations tapent.
Va donc, je me suis dit, le texte est cool, y a pas de hic.
Faux, j'étais devenu l'ennemi public des Assédic.

C'était clair, les hauts placés voulaient mon trophée.
Un mois après ces endophés bloquaient mon dossier.
Ce que le cinéma se permet, la télé, les livres,
Et les magazines pour nous c'est prohibé.

Incitation à la violence.
C'est comme si pour chaque meurtre on inculpait Jack Palance.
J'ai des problèmes de communication.
Les R.G. écoutent toutes mes conversations.

J'en ai des frissons et ça perturbe ma vie.
Ma haine grandit chaque fois que Minute écrit.
A déblatérer des mensonges malsains,
Demandez à ma mère, si son fils est un assassin.

Ils déclenchent ma revanche à leurs dépends.
Si je pouvais vivre loin des serpents,
Je croyais être un type sympa, un père exemplaire, merveilleux.
Pour eux, je suis dangereux.

Si on m'avait dit qu'un jour je serais classé, fiché,
Tout simplement pour avoir exprimé mes idées,
Abordé des sujets jugés tabous,
Mis sur papier tout ce qui se passe autour de nous.

Je pensais vivre dans un pays libre, naïf,
J'ai compris qu'indésirables sont les esprits non passifs,
En refusant d'être un mouton, de rentrer dans le troupeau
De fermer les yeux et de tourner le dos.

Au format dans lequel ils ont tenté de me faire entrer,
Je me suis vu qualifié de rebelle d'une société
Hypocrite, où certains ont tant de pouvoir
Qu'en toute impunité, ils peuvent cracher sur l'histoire.

Ce noir constat m'oblige à prendre des risques,
A libérer ma pensée, à devenir un journaliste,
Un fugitif, un dénonciateur, un haut-parleur,
Trop souvent, placé au centre du collimateur.

De ceux qui se croient à l'abri de l'œil avisé
Des gens comme moi à l'affût et qui ne laissent rien passer,
La liberté d'expression vaste plaisanterie
L'écart est grand entre ce qui s'entend et ce qui s'écrit.

J'énonce des faits bien que ça me coûte
Des photos sur les murs, des téléphones sur table d'écoute.
On me reproche de crier trop fort ce que je pense,
De mettre un miroir en face des gens, ça, ça les dérange.

Et si le clan représente la pureté aujourd'hui,
Même en plein soleil, tous les chats sont gris.
Je voudrais faire le bien et rien d'autre,
Mais pour eux je suis un mouton galeux, un mec Dangereux.
Il tuo voto:
Refrain (x2):
La vie est belle, le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau l've le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis, on n'est pas né sous la même étoile

*Shurik'n*
Pourquoi fortune et infortune, pourquoi suis-je né
Les poches vides, pourquoi les siennes sont-elles pleines de thunes
Pourquoi j'ai vu mon pére en cyclo partir travailler
Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW

La monnaie est une belle femme qui n'épouse pas les pauvres
Sinon pourquoi suis-je là tout seul marié sans dot
Pourquoi pour lui c'est crèche et vacances
Pour moi c'est stade de foot sans cage, sans filet, sans même une ligne blanche

Pourquoi pour lui c'est l'équitation pour moi
Les bastons, pour lui la coke, pour moi les flics en faction
Je dois me débrouiller pour manger certains soirs
Pourquoi lui se gave de saumon sur lit de caviar

Certains naissent dans les choux d'autres dans la merde
Pourquoi ça pue autour de moi quoi! Quoi? Pourquoi tu me cherches?
Pourquoi chez lui c'est des Noël ensoleillés
Pourquoi chez moi le rêve est évincé par une réalité glacée

Lui a droit à des études poussées
Pourquoi j'ai pas assez d'argent pour acheter leurs livres et leurs cahiers
Pourquoi j'ai dû stopper les cours
Pourquoi lui n'avait pas de frère à nourrir, pourquoi j'ai dealé chaque jour

Pourquoi quand moi je plonge, lui passe sa thèse
Pourquoi les cages d'acier, les cages dorées agissent à leur aise
Son astre brillait plus que le mien sous la grande toile
Pourquoi ne suis je pas né sous la même étoile

Refrain (x2)

Comme Issa, pourquoi je ne suis pas né la bonne étoile
Veillant sur moi? Couloir plein de toiles, crachat,
Tchatche à deux francs, courbettes des tapettes devant
Supporter de grandir sans 1 franc, c'est trop décevant

*Akhénaton*
Simplement en culotte courte
Ne pas faire la pelle mécanique plate avec des pots de yaourt

Je m'en irais comme je suis venu
C'est pas grave, je n'en veux à personne, et si mon heure sonne
Je m'en irais comme je suis venu

Adolescent incandescent chiant à tour de bras sur le fruit défendu
Innocents, témoins de types abattus dans la rue
C'est une enfance? De la pourriture, ouais
Je ne draguais pas, mais virait des tartes aux petites avec les couettes

Pâle de peur devant mon père, ma soeur portait le voile
Je revois, à l'école les gosses qui la croisent, se poêlent
C'est rien Léa, si on n'étaient moins scrupuleux
Un peu de jeu du feu on serait comme eux

Mais j'ai pleuré pour avoir un job, comme un crevard sans boire
Les 'je t'aime' à mes parents, seul dans mon lit le soir
Chacun son boulet, sans ambition la vie c'est trop long
Ecrire des poêmes, pisser violent dans un violon

Tu te fixes sur le wagon, c'est la locomotive que tu manques
C'est pas la couleur, c'est le compte en banque
J'exprime mon avis, même si tout le monde s'en fiche
Je ne serais pas comme ça si j'avais vu la vie riche

Refrain
Il tuo voto:
Petit frère n'a qu'un souhait devenir grand,
C'est pourquoi il s'obstine à jouer les sauvages dès l'âge de 10 ans.
Devenir adulte, avec les infos comme mentor,
C'est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d'accord.

A l'époque où grand frère était gamin,
On se tapait des délires sur Blanche-Neige et les 7 Nains.
Maintenant les nains ont giclé Blanche-Neige et tapent
Eclatent des types claquent dans Mortal Kombat.

A 13 ans, il aime déjà l'argent avide
Mais les poches sont arides, alors on fait le caïd.
Dans les boums, qui sont désormais des soirées, plus de sirop Teisseire.
Petit frère veut des bières.

Je ne crois pas que c'était volontaire, mais l'adulte c'est certain,
Indirectement a montré que faire le mal, c'est bien.
Demain ses cahiers seront pleins de ratures,
Petit frère fume des spliffs et casse des voitures.

{Refrain:}
Petit frère a déserté les terrains de jeux.
Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues.
Petit frère veut grandir trop vite
Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère.

Petit frère rêve de bagnoles, de fringues, de tunes
De réputation de dur, pour tout ça il volerait la Lune.
Il collectionne les méfaits sans se soucier
Du mal qu'il fait, tout en demandant du respect.

Peu lui importe de quoi demain sera fait,
De donner à certains des raisons de mépriser son cadet.
Dans sa tête le rayonnement du tube cathodique
A étouffé les vibrations des tam-tam de l'Afrique.

Il n'a plus de cartable, il ne saurait quoi en faire.
Il ne joue plus aux billes, il veut jouer du revolver.
Petit frère a jeté ses soldats pour devenir un guerrier
Et penser au butin qu'il va amasser.

{Refrain}

Les journalistes font des modes, la violence à l'école existait déjà
De mon temps, les rackets, les bastons, les dégâts,
Les coups de batte dans les pare-brises des tires des instituteurs,
Embrouillés à coups de cutter.

Mais en parler au journal tous les soirs ça devient banal.
Ça s'imprime dans la rétine comme situation normale
Et si petit frère veut faire parler de lui
Il réitère ce qu'il a vu avant 8 heures et demie.

Merde, en 80 c'était des états de faits, mais là
Ces journalistes ont faits des états
Et je ne crois pas que petit frère soit pire qu'avant,
Juste surexposé à la pub, aux actes violents.

Pour les grands, les gosses est le meilleur citron,
La cible numéro 1, le terrain des produits de consommation,
Et pour être sûr qu'il s'en procure
Petit frère s'assure, flingue à la ceinture.

On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes.
Petit frère le sait et garde ce fait en tête.
L'argent lui ouvrirait les portes sur un ciel azur aussi
Facilement que ses tournevis ouvrent celle des voitures.

Le grand standing, c'est tout ce dont il a envie.
Ça passe mieux quand tu portes Giorgio Armani.
Soucieux du regard des gens,
Malgré son jeune âge, petit frère fume pour paraître plus grand.

Il voudrait prendre l'autoroute de la fortune
Et ne se rend pas compte qu'il pourrait y laisser des plumes.
Il vient à peine de sortir de son œuf
Et déjà petit frère veut être plus gros que le bœuf.

{Refrain}
Il tuo voto:
Le sombre monarque débarque et étale
Son pouvoir, la puissance de l'ombre s'installe
Non, ne résiste pas, ne lutte pas
Ne te détourne pas de la main tendue vers toi

Ou je vais explorer le royaume de tes peurs
En devenir le dictateur pour mieux te dominer
Là, tu deviens raisonnable, c'est bien
Oui tombe sous le charme pour de meilleurs lendemains

Pour les rebelles la force est trop forte
Je balaie ces petits Ewoks comme le vent balaie les feuilles mortes
Les indécis sont avertis, qu'ils se méfient
De la seule étoile qui se fond dans la nuit

Le bastion des bas-fonds du pays en action
L'énergie dégagée génère une telle attraction
Que vers lui se tournent enfin tous les regards
Pour s'apercevoir que l'espoir émerge du noir

Une partie de tout homme la force manipule
D'un rien il suffit pour que l'être bascule
Que les yeux de l'aveugle s'ouvrent, qu'il contemple
Mars de l'obscur côté, le temple

N'aies pas peur, ouvre-moi ton cœur, viens vers l'Empereur
Sentir la chaleur de l'obscurité pour toi il est l'heure
De rejoindre l'armée des guerriers de l'ombre
Ne vois-tu pas ton côté clair qui succombe
C'est ta destiné, pourquoi vouloir lui résister
Sans peine je ferais sauter les verrous de ta volonté
Sois l'hôte dans la noirceur la plus pure de l'Empereur
Et arbore les couleurs du côté obscur

{Refrain:}
Obscure, la force est noire
Noire comme le château où flotte l'étendard, notre drapeau
Sois sûr que sous les feux, la vérité est masquée
Viens, bascule de l'autre côté

Je suis le fils de Jaffar, le sale rejeton de Dark Vador
Le grand Cador, du maniement du mic, j'adore
Adapter ma technique à la manière du caméléon
Sans pitié pour matter la rebellion

Millénaire, salive empoisonnée langue amère
Un Pilot V5 en tant que sabre laser
Quoi, ma conscience comme seule médaille
Je traque et j'étripe sans remords tous les chevaliers Jedi

La haine monte en toi, je le sais parfaitement
Je vois ta main droite gantée de noir
C'est sans espoir, la mutation s'amorce
Ta nature que tu obtures, le côté obscur de la force

Viens vers moi, passe le pont de part en part
Rejoindre ma demeure dans la lune noire
Mars est l'empire, je lance mes troupes à terre
Pour éradiquer ce niais de Jean-Claude Gaudin Skywalker

Petit présomptueux ne vois tu pas le nombre Déployé?
L'armée des ombres, tu seras éliminé
Au nom des forces mythiques qui habitent là
Dans mon cerveau, je donne pas chère de ta peau

Le souffle de la force est en moi
Le microphone crépite, crache des tas de flammes sur les "en bois"
Le fils de Dieu tremble
Mais lutte avec ses armes, renverse les crédos qui lui semblent

Erronés, brisent les traîtres de la tête au péroné
Par la peur l'ennemi reste sclérosé
Longue vie au règne de la nuit
D'une théorie qui renverse les croyances établies

"Luke, aide-moi", idiote il est trop tard
Tu appartiens au sinistre sombre seigneur vêtu de noir
Casque, souffle rauque sous une armure
Du soldat le plus dur de l'empire du côté obscur

{Refrain}
Il tuo voto:
{Refrain:}
Crois-tu innover les techniques de kata ?
L'école de Mars sur l'époque est avancée.
Tire parti des gestes que tu calqua
Sur nos pensées; quand tu allais on revenait.

Je siège à la table des chevaliers de la basse ronde,
Noble confrérie de la rime profonde
Où chaque guerrier a sa spécificité.
Chaque phrase est disséquée, soigneusement étudiée.

Notre histoire remonte loin, très loin
Mais j'appose là un addenda aux dires des historiens.
C'est vrai que Shaolin fut envahi par les Mandchous
Aidés par des traîtres, ils y entrèrent et brûlèrent tout.

Ils ont dit aussi, et la faute se profile,
Que cinq moines s'échappèrent, faux, on était six,
Et je dévoile à présent la technique ancestrale.
Dix ans de pratique ont fait de moi un virtuose verbal.

Renonce à combattre le Gambit, c'est l'échec.
Hong-Kong Fu-Fu de Mars va éclater tes genélecs, mec.
Le combat serait trop déséquilibré
Car Mars je représente, la ville et mon quartier.

{Refrain}

Leurs voix s'élèvent, je les entends, ils veulent me couler.
Je monte la garde, pour décocher les youkoulélés.
Chtbaou, janbes éclairs, kata en l'air.
Je viens venger l'honneur du neveu de la sœur de mon père.

C'est-à-dire moi, un disciple du temple du henan,
Hold-up mental, ils m'ont pris pour un âne.

Mais j'étais caché, tapi dans l'ombre rampait
Comme un puma qui a flashé sa proie,
Qui n'assassine que pour mâcher,
Attaque au premier son du gong, je cogne trop sec en tong.
Méfie-toi du pied de Chill Chang Chang.

Ciao, ma technique c'est Apocalypse Now,
Bombardement vocal, verbal viet vodao.
Je pratiquais alors que tu n'étais qu'un enfant.
Soit, tu as vu des choses, je les ai vues 2000 ans avant.

J'explique, j'avais cent textes sous le chapeau.
Tu swinguais tes parties sur des airs de Chapi-Chapo.
Je serais large si encore si tu te la fermais
Mais laisse moi te dire quand tu allais, on revenait.

{Refrain}

Comme à la guerre dans l'Illiade, nous déployons des myriades,
Infestons tes enceintes au nom de la Triade.
Iota alpha mu, tes phrases ont méchant goût de déjà vu.
Veux tu croiser le fer avec des moines callus ?

La fuite, ta seule issue quand mes idées s'alignent
Pour une vision mystique, digne de Shaolin.
Le big boss, fonde Opération Dragon sur ton sort
Et j'adore ce jeu, parce que c'est le jeu de ta mort.

Bruce L.A.I. as-tu le charisme pour être moine ?
Ne te plains pas, ne geins pas, on a tous eu de l'avoine.
Au repas, mais t'étais dans ta chaumière dans la plaine
Quand j'étais dans la montagne pour travailler mes kuens.

Milieu du Tao "ouassa" dans le pao,
N'essaies toujours pas de lutter où tu tombes K.O.
Je prône les vertus du profil bas.
L'eau qui dort fait plus de dégâts
Qu'un chien qui aboie mais ne mord pas.

Le 426 atteint la plénitude,
Mais j'ai la fureur de vaincre, perdre n'est pas dans mes habitudes.
Je m'entraîne chaque jour sans baisser d'un ton
Car la perfection n'est approchable que par la répétition.

Détenteur d'une technique vieille de mille ans,
Je défend l'honneur de l'école du micro d'argent,
Expert du style de l'homme ivre, je me saoule de musique
Avant de sauter de collines en collines.

Et si l'envie de voler mon mic te prend,
N'oublie pas Jachen Chen est plus solide que les dents.
Tu peux retourner t'entraîner, tu es loin d'être prêt
Quand tu allais, on revenait.

{Refrain}
Il tuo voto:
L'encre coule, le sang se répand
La feuille buvard
Absorbe l'émotion, sac d'image dans ma mémoire
Je parle de ce que mes proches vivent et de ce que je vois
Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive

Des mecs qui pour 20.000 de shit se déchirent
Je parle du quotidien, écoute bien mes phrases font pas rire
Rire, sourire, certains l'ont perdu je pense à Momo
Qui m'a dit à plus jamais, je ne l'ai revu

Tenter le diable pour sortir de la galère, t'as gagné frère
Mais c'est toujours la misère pour ce qui pousse derrière
Pousse pousser au milieu d'un champs de béton
Grandir dans un parking et voir les grands faire rentrer les ronds

La pauvreté, ça fait gamberger en deux temps trois mouvements
On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend
A tour de bras, on fait rentrer l'argent du crack
Ouais, c'est ça la vie, et parle pas de rmi ici ici ici

Ici, le rêve des jeunes c'est la Golf gti, survet' Tachini
Tomber les femmes à l'aise comme many
Sur Scarface, je suis comme tout le monde je délire bien
Dieu merci, j'ai grandis, je suis plus malin, lui il crève à la fin

La fin, la faim, la faim justifie les moyens, 4, 5 coups malsains
Et on tient jusqu'à demain, après on verra bien
On marche dans l'ombre du malin du soir au matin
Tapis dans un coin, couteau à la main, bandit de grand chemin

Chemin, chemin, y'en a pas deux pour être un dieu
Frapper comme une enclume, pas tomber les yeux, l'envieux en veut
Une route pour y entrer deux pour s'en sortir, 3/4 cuir
Réussir, s'évanouir, devenir un souvenir

Souvenir être si jeune, avoir plein le répertoire
Des gars rayés de la carte qu'on efface comme un tableau tchpaou!
c'est le noir
Croire en qui, en quoi, les mecs sont tous des mirroirs
Vont dans le même sens, veulent s'en mettre plein les tirroirs

Tirroir, on y passe notre vie, on y finit avant de connaître l'enfer
Sur terre, on construit son paradis
Fiction, désillusion trop forte, sors le chichon
La réalité tape trop dure, besoin d'évasion

Evasion, évasion, effort d'imagination, ici tout est gris
Les murs, les esprits, les rats la nuit
On veut s'échapper de la prison, une aiguille passe, on passe à l'action
Fausse diversion, un jour tu pètes les plombs

Les plombs, certains chanceux en ont dans la cervelle
D'autres se les envoient pour une poignée de biftons, guerre fraternelle
Les armes poussent comme la mauvaise herbe
L'image du gangster se propage comme la gangrène sème ses graines

Graines, graines, graine de délinquant qu'espérez-vous? Tous jeunes
On leur apprend que rien ne fait un homme à part les francs
Au franc tireur discret au groupe organisé, la racine devient champs
Trop grand, impossible a arrêté

Arrêté, poisseux au départ, chanceux à la sortie
On prend trois mois, le bruit court, la réputation grandit
Les barreaux font plus peur, c'est la routine, vulgaire épine
Fine esquisse à l'encre de Chine, figurine qui parfois s'anime

S'anime, anime animé d'une furieuse envie de monnaie
Le noir tombe, qu'importe le temps qu'il fait, on jette les dés, faut flamber
Perdre et gagner, rentrer avec quelques papiers en plus
Ca aidera, personne demandera d'où ils sont tombés

Tomber ou pas, pour tout, pour rien on prend le risque, pas grave cousin
De toute façon dans les deux cas, on s'en sort bien
Vivre comme un chien ou un prince, y'a pas photo
On fait un choix, fait griller le gigot, brillent les joyaux

Joyaux, un rêve, plein les poches mais la cible est loin, la flèche
Ricoche, le diable rajoute une encoche trop moche les mecs cochent
Leur propre case, décoche pour du cash, j'entends les cloches,
les coups de pioche
Creuser un trou, c'est trop fastoche

Fastoche, facile le blouson du bourgeois docile des mêmes la hantise
Et porcelaine dans le pare-brise
Tchac! le rasoir sur le sac à main, par ici les talbins
Ca c'est toute la journée, lendemain, après lendemain

Lendemain? C'est pas le problème, on vit au jour le jour
On n'a pas le temps ou on perd de l'argent, les autres le prennent
Demain, c'est loin, on n'est pas pressé, au fur et à mesure
On avance en surveillant nos fesses pour parler au futur

Futur, le futur ne changera pas grand-chose, les générations prochaines
Seront pires que nous, leur vie sera plus morose
Notre avenir, c'est la minute d'après le but, anticiper
Prévenir avant de se faire clouer

Clouer, clouer sur un banc rien d'autre à faire, on boit de la bière
On siffle les gazières qui n'ont pas de frère
Les murs nous tiennent comme du papier tue-mouches
On est là, jamais on s'en sortira, Satan nous tient avec sa fourche

Fourche, enfourcher les risques seconde après seconde
Chaque occasion est une pierre de plus ajoutée à nos frondes
Contre leurs lasers, certains désespèrent, beaucoup touchent terre
Les obstinés refusent le combat suicidaire

Cidaire, sidérés, les dieux regardent, l'humain se diriger vers le mauvais
Côté de l'éternité d'un pas ferme et décidé
Préfèreront rôder en bas en haut, on va s'emmerder
Y'a qu'ici que les anges vendent la fumée

Fumée, encore une bouffée, le voile est tombé
La tête sur l'oreiller, la merde un instant estompée
Par la fenêtre, un cri fait son entrée, un homme se fait braquer
Un enfant se fait serrer, pour une Cartier menotté

Menotté, pieds et poings liés par la fatalité
Prisonnier du donjon, le destin est le geôlier
Le teurf l'arène on a grandi avec les jeux
Gladiateur courageux, mais la vie est coriace, on lutte comme on peut

Dans les constructions élevées
Incompréhension, bandes de gosses soi-disant mal élevés
Frictions, excitation, patrouilles de civils
Trouille inutile, légendes et mythes débiles

Haschich au kilo, poètes armés de stylo
Réserves de créativité, hangars, silos
Ca file au bloc 20, pack de Heineken dans les mains
Oublier en tirant sur un gros joint

Princesses d'Afrique, fille mère, plastique
Plein de colle, raclo à la masse lunatique
Economie parallèle, équipe dure comme un roc
Petits Don qui contrôlent grave leurs spots

On pète la Veuve Cliquot, parqués comme à Mexico
Horizons cimentés, pickpockets, toxicos
Personnes honnêtes ignorées, superflics, Zorros
Politiciens et journalistes en visite au zoo

Musulmans respectueux, pères de famille humbles
Baffles qui blastent la musique de la jungle
Entrées dévastées, carcasses de tires éclatées
Nuée de gosses qui viennent gratter

Lumières oranges qui s'allument, cheminées qui fument
Parties de foot improvisées sur le bitume
Golf, VR6, pneus qui crissent
Silence brisé par les sirènes de police

Polos Façonnable, survêtements minables
Mères aux traits de caractère admirables
Chichon bidon, histoires de prison
Stupides divisions, amas de tisons

Clichés d'Orient, cuisine au piment
Jolis noms d'arbres pour des bâtiments dans la forêt de ciment
Désert du midi, soleil écrasant
Vie la nuit, pendant le mois de Rhamadhan

Pas de distractions, se créer un peu d'action
Jeu de dés, de contrée, paris d'argent, méchante attraction
Rires ininterrompus, arrestations impromptues
Maires d'arrondissement corrompus

Marcher sur les seringues usagées, rêver de voyager
Autoradios en affaire, lot de chaînes arrachées
Bougre sans retour, psychopathe sans pitié
Meilleurs liens d'amitié qu'un type puisse trouver

Génies du sport faisant leurs classes sur les terrains vagues
Nouvelles blagues, terribles techniques de drague
Individualités qui craquent parce que stressées
Personne ne bouge, personne ne sera blessé

Vapeur d'éther, d'eau écarlate, d'alcool
Fourgon de la Brink's maté comme le pactole
C'est pas drôle, le chien mord enfermé dans la cage
Bave de rage, les barreaux grimpent au deuxième étage

Dealer du hashich, c'est sage si tu veux sortir la femme
Si tu plonges, la ferme, y'a de pas drame
Mais l'école est pas loin, les ennuis non plus
Ca commence par des tapes au cul, ça finit par des gardes à vues

Regarde la rue, ce qui change? Y'a que les saisons
Tu baves du béton, crache du béton, chie du béton
Te bas pour du laiton, est-ce que ça rapporte
Regrette pas les biftons quand la bac frappe à la porte

Trois couleurs sur les affiches nous traitent comme des bordilles
C'est pas Manille ok, mais les cigarettes se torpillent
Coupable innocent, ça parle cash, de pour cent
Oeil pour oeil, bouche pour dent, c'est stressant

Très tôt, c'est déjà la famille dehors, la bande à Kader
Va niquer ta mère, la merde au cul, ils parlent déjà de travers
Pas facile de parler d'amour, travail à l'usine
Les belles gazelles se brisent l'échine dans les cuisines

Les élus ressassent rénovation ça rassure
Mais c'est toujours la même merde, derrière la dernière couche
De peinture, feu les rêves gisent enterrés dans la cour
A douze ans conduire, mourir, finir comme Tupac Shakur

Mater les photos, majeur aujourd'hui, poto
Pas mal d'amis se sont déjà tués en moto
Une fois tu gagnes, mille fois tu perds, le futur c'est un loto
Pour ce, je dédie mes textes en qualité d'ex-voto, mec

Ici t'es jugé à la réputation forte
Manque-toi et tous les jours les bougres pissent sur ta porte
C'est le tarif minimum et gaffe
Ceux qui pèsent transforment le secteur en oppidum

Gelé, l'ambiance s'électrise, y'a plein de places assises
Béton figé fait office de froide banquise
Les gosses veulent sortir, les "non" tombent comme des massues
Les artistes de mon cul, pompent les subventions dsu

Tant d'énergie perdue pour des préjugés indus
Les décideurs financiers plein de merde dans la vue
En attendant, les espoirs foirent, capotent, certains rappent
Les pierres partent, les caisses volées dérapent

C'est le bordel au lycée, dans les couloirs on ouvre les extincteurs
Le quartier devient le terrain de chasse des inspecteurs
Le dos a un oeil car les eaux sont truffées d'éceuils
Receuille le blé, on joue aux dés dans un sombre cerceuil

C'est trop, les potos chient sur le profil Roméo
Un tchoc de popo, faire les fils et un bon rodéo
La vie est dure, si on veut du rêve
Ils mettent du pneu dans le shit et te vendent ça Ramsellef

Tu me diras "ça va, c'est pas trop"
Mais pour du tcherno, un hamidou quand on a rien, c'est chaud
Je sais de quoi je parle, moi, le bâtard
J'ai dû fêter mes vingt ans avec trois bouteilles de Valstar

Le spot bout ce soir qui est le King
D'entrée, les murs sont réservés comme des places de parking
Mais qui peut comprendre la mène pleine
Qu'un type à bout frappe sec poussé par la haine

Et qu'on ne naît pas programmé pour faire un foin
Je pense pas à demain, parce que demain c'est loin
Il tuo voto:
Dire qu'il a eu un père, une mère peut-être qui l'ont aimé.
La gaieté doit un jour céder.
Pour certaines personnes, la vie est un échec.
Mais c'est juste une page dans le carnet de bord d'un sale métèque.

Il ne nous en veut même pas, flippe pas.
Devant le feu de ces regards qu'il croise et ne l'aiment pas.
Je pense quand j'embrasse mon fils :
"Que lui réserve l'avenir ?", j'angoisse, reviens à la réalité, esquisse

Un mouvement de la main, c'est dément.
Il est allongé là et tous les gens passent indifférents.
Regarde un peu autour, ils meurent de faim, les fous
Veulent garder leurs privilèges et crèvent plein de pez jusqu'au cou.

Mon dieu, quels faits sinistres.
Le dernier des clochards contre le premier des ministres.
Relax chez eux, entre un bridge, deux bonniches et leur bob-tail.
Je lâche cette bombe et qu'elle pète dans leurs cocktails.

{Refrain:}
Au royaume animal, le lion est roi, l'homme devient fou.
Combien d'âmes tombées sous ses coups ?
La terre est seul témoin de ses crimes ici-bas.
C'est chacun pour soi, regarde Angela, regarde.

J'aurais aimé être beaucoup de choses
Mais il n'en est rien, je ne suis qu'un homme diseur de prose.
Et je ne suis pas à l'abri pour autant,
Vu que mes semblables tirent sur leurs frères à tout bout de champ.

Un pauvre mec pour une place de parking
Se prend deux balles et laisse derrière lui deux orphelines.
Anodine l'histoire se répète chaque jour
Quand un tireur prend des gens pour cible du haut de sa cour.

Et tout ceci dont se délecte le masse
Est envoyé par la télé qui sans cesse ressasse
Ces histoires de crime à grand renforts de gros plans
Aux heures du repas, des peuples entiers dans des bains de sang.

J'en ai marre de voir tomber des minots.
Je voudrais savoir quand est-ce qu'on va rire pendant les infos.
Tu vois, tout a évolué sauf nous.
L'époque des jeux de Rome n'est pas si loin après tout.

{Refrain}

Il y eut, paraît-il un paradis ici.
Il n'en reste rien, c'est dans les livres qu'il survit.
Voilà pourquoi l'argent tout le temps
Fait le pouvoir souvent conféré à des incompétents.

Il y eut la peste, le SIDA frappe très fort
Mais la connerie humaine a toujours battu tous les records.
On gaspille des millions au nom du progrès,
Mais restera-t-il encore quelqu'un sur terre pour en profiter ?

L'alibi des batailles, les conflits d'intérêt, les fanatiques braillent,
Les démoniaques raillent, l'homme n'est pas de taille.
La partie est trop forte, pour un inconscient de la sorte.
Le gardien des cieux leur claque la porte.

Sur l'arche de Noé, nous sommes les seuls animaux car on peut tuer
Gratuitement, non pas pour survivre et je suis inquiet.
Pour les lendemains Angéla, ma sœur,
L'homme crache sur les œuvres de son créateur.

{Refrain}
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